mardi 15 juin 2010

Aristides Sousa Mendes, biographie


Il y a 70 ans, le héros portugais Aristides Sousa Mendes sauvait 30 000 personnes, au moment où la France vaincue s’apprêtait à demander l’armistice

Aristides Sousa Mendes était consul du Portugal à Bordeaux en juin 1940. Il avait 55 ans et 14 enfants. Depuis déjà plusieurs mois, il tentait de régler au mieux le cas des réfugiés qui fuyaient le nazisme mais Salazar avait promulgué une circulaire qui interdisait la délivrance des visas à ces gens qui en avaient tant besoin. La situation était devenue ingérable, dix millions de réfugiés étaient sur les routes de France. Ceux qui avaient le plus à craindre des nazis, fuyant devant les combats, arrivaient dans le sud ouest. Le gouvernement Français était, lui aussi, replié à Bordeaux et s’apprêtait à demander l’armistice. Aristides, conscient que ces gens risquaient la mort, décida d’octroyer des visas contre l’avis de son gouvernement, il sauva ainsi 30 000 personnes dont 10 000 Juifs.
Salazar ne pardonnera jamais au consul Sousa Mendes sa désobéissance, il sera démis de ses fonctions et mourra dans la misère, oublié de tous.
En 1967, l’état d’Israël remis, à titre posthume, la médaille des Justes à Aristides Sousa Mendes, il est à ce jour le seul Juste de nationalité portugaise. Mais sa réhabilitation dans son propre pays sera longue, très longue. Ce n’est qu’en 1988 que l’Assemblée portugaise vota à l’unanimité la réhabilitation du consul proscrit. En France, il faudra attendre le procès Papon à Bordeaux qui jugeait un fonctionnaire qui avait choisi d’obéir à son gouvernement avec les conséquences humaines que nous connaissons, pour qu’enfin l’histoire du consul du Portugal à Bordeaux sorte de l’ombre.
Éric LEBRETON a fouillé toutes les archives à Lisbonne, Cabanas, Bordeaux et Bayonne, interviewé la famille et les derniers témoins pour nous proposer une biographie précise et documentée.
Son livre, Des visas pour la vie, vient de sortir aux éditions du Cherche Midi.